Gestion mentale

Conscience et métacognition des gestes mentaux d’apprentissage.

#36 Les gestes mentaux – Catherine Vanham – Bing video

La Gestion Mentale est un terme choisi par le philosophe et chercheur en pédagogie Antoine de la Garanderie pour désigner la recherche et prise de conscience de la mise en oeuvre des actes mentaux de connaissance. Ce terme renvoie à des « gestes » dans le sens où, comme tout geste, il peut rester inconscient ou peu conscient mais il peut aussi être analysé, appris, et devenir volontaire. Les Actes de connaissance sont imbriqués les uns dans les autres, se succèdent et se renouvellent pour amener le sujet à « co-naître » le monde qui l’entoure.

L’Attention, qui, dans ses va-et-vient entre les perceptions et les représentations mentales amène l’apprenant à « réfléchir » les apprentissages qui lui sont proposés… L’Attention s’ apprend en accompagnant l’enfant ou le jeune dans ces mouvements ( de pensée) entre le regard sur les feuilles de son cahier et ce qu’il en garde mentalement…

La Mémorisation qui demande confiance en l’avenir, projet de retrouver l’information ailleurs et plus tard, qui exige réactivations, plaisir, traces…et de préparer le terrain à la réflexion…

La Compréhension qui demande de confronter des idées entre elles, à la recherche de sens…

L’Imagination, partout et toujours en fonctionnement dans l’apprentissage… Elle demande confiance en soi, projets, recherche d’inédit, recherche de questions, anticipation, remise en question…

La Réflexion, geste complexe qui demande une flexion sur les connaissances, un réaménagement de celles-ci pour les ajuster aux nouvelles, une recherche en mémoire, une prise de risque…

Tous ces actes sont posés par l’apprenant quand il est confronté aux matières scolaires et aux apprentissages en général. Le but de la Gestion Mentale est de renseigner l’élève sur « l’intelligence de ses moyens » pour l’aider à avoir accès aux « moyens de son intelligence » A. de la Garanderie.

Les personnes formées en Gestion Mentale amènent l’élève à découvrir ses moyens d’action par le dialogue pédagogique. Ce dialogue est cognitif (le but n’est pas d’analyser les affects, même si le thérapeute en tient compte) et repose sur l’introspection.

L’élève est invité à s’observer penser dans des tâches (scolaires ou non scolaires ; au début, elles seront non scolaires et prendront appui sur des domaines de réussite de l’enfant)

Il prend peu à peu conscience de ses stratégies, des structures de celles-ci, du sens qu’il leur donne. Il découvre ses besoins perceptifs (Meilleur rendement en voyant, ou en manipulant, en écoutant… ) mais aussi ses besoins et constantes évocatives (représentations mentales visuelles, en mouvements, ou auditives, besoin de se parler, envie de traduire, de transformer, de reprendre à l’identique… dans l’espace ou dans la temporalité, dans une finalité d’explication ou d’application… ) .

Ces découvertes font partie du vécu de la séance . Pour éviter des interprétations erronées ou un « étiquetage » de l’élève, les séances ne font pas l’objet d’un compte-rendu écrit mais, avec l’accord de l’élève, les parents peuvent y être invités. La Gestion Mentale amène un autre regard sur celui qui apprend, une compréhension plus fine des difficultés, une prise en charge « sur mesure ». L’accent est toujours mis sur le chemin mental parcouru et qui a amené la « réponse » (erronée ou non) et non sur la réponse elle-même.

Il se peut que certains enfants aient du mal à s’introspecter, que ce soit par des « barrières » affectives ou autres… Nous lui proposons alors plusieurs solutions (d’évocations ou de moyens perceptifs) dans les tâches proposées et nous l’accompagnons dans les « essais » successifs.

Avec d’autres élèves, la méthodologie générale sera privilégiée et nous les accompagnerons dans le travail de la découverte de l’évocation en général. En effet, nombreux sont les jeunes qui « restent » devant leurs feuilles sans évoquer, mettre en tête quoi que ce soit… la méthodologie passera donc en priorité par ce travail pour se poursuivre par la découverte de moyens efficaces (schémas heuristiques, ordinateurs, fiches … ) pour résumer, synthétiser, mémoriser à long terme, préparer un contrôle… Ces moyens relèvent alors notamment des recherches en psychologie cognitive.

Les apports de la Gestion Mentale aident l’équipe de Mathémô dans les prises en charge de logopédie, de psychologie, de psychopédagogie et de neuropsychologie.

Ce regard philosophique basé sur l’Être face à la connaissance nous guide encore dans les ateliers et stages de vacances ainsi que dans l’aide à l’enfant précoce en difficulté scolaire.

Un livre pour vous aider à accompagner votre enfant en gestion mentale ( métacognition) ; Dis-moi comment apprendre. Editions Mardaga. Catherine Vanham ( en vente au centre à prix promo)

https://www.editionsmardaga.com/products/dis-moi-comment-apprendre

EHP et Gestion Mentale

Voir aussi doc PDF « Enfant à haut potentiel et Gestion Mentale »

L’enfant à haut potentiel ( E.H.P) a souvent une compréhension fulgurante. Passionné par des domaines variés et complexes, il prend tellement de plaisir à apprendre dans ses jeunes années qu’il ne semble pas confronté au « besoin » d’apprendre et de mise en place de stratégies d’étude et de mémorisation. En effet, celle-ci est implicite et se situe dans le prolongement de sa compréhension … mettant en place une réflexion sur le sujet de plus en plus profonde et efficace…

Mais qu’en est-il lorsque notre jeune adolescent se trouve confronté à des matières où le plaisir n’est pas au rendez-vous, dans lesquelles il y a répétition d’exercices, listes de vocabulaire, formules à restituer par coeur ? Il se retrouve fort dépourvu car il n’a pas pu, n’en ayant pas besoin, prendre conscience de ce qu’il fallait faire pour étudier. Certains se retrouvent en échec scolaire dans des matières mêmes où ils excellent ! Par « manque d’étude » dira l’école… par manque de sens dira l’élève… Il se sent démuni, incompris, révolté. Il se démotive et perd tout plaisir d’apprendre. Il développe des comportements d’opposition à l’école et en famille… Il se sent « obligé » de réussir à cause de son potentiel et finit par regretter son intelligence, pouvant même développer un comportement « idiot » pour se débarrasser de cette « étiquette trop lourde ».

Un bon nombre de jeunes « EHP » seront aidés par la Gestion Mentale, en effet, leur besoin d’explications se trouvant ainsi nourri, ainsi que leur demande de comprendre, de mettre des mots, de s’analyser… Ils peuvent enfin comprendre pourquoi comprendre… ne suffit pas et que « Apprendre » exige la mise en oeuvre de tous les acteurs de l’apprentissage ; les 5 gestes mentaux. Ils vont pouvoir être accompagnés pour apprendre à étudier, à mémoriser, à (re) découvrir du plaisir dans la connaissance, à utiliser des stratégies liées à l’Imagination créatrice et à la Logique (domaines privilégiés) alors qu’ils pensaient ne devoir apprendre à l’école que dans le déplaisir et la mémorisation pure.

La prise en charge de l’enfant à haut potentiel en Gestion Mentale se fait « à la carte ». Elle devra parfois être précédée d’un (long) travail de motivation pour pouvoir anticiper la réussite. En effet, le jeune ne pourra pas se mettre en projet d’apprendre si sa motivation scolaire ne le met plus en « mouvement ». Ce travail est donc prioritaire et jouera sur la durée totale de la prise en charge. L’enfant EHP en échec scolaire fuit l’effort car il y rattache une idée d’échec et de non plaisir. Il a donc beaucoup de mal à accepter qu’apprendre ne se fait pas « tout seul »… Il devra expérimenter des efforts suivis de réussites valorisantes et suffisantes (il met la « barre » très haut) pour commencer à retrouver une motivation à « bouger ». Il a besoin du soutien de sa famille et de ses enseignants.

Quand la motivation est intacte, on pourra directement aller au coeur du travail de prise de conscience et cela peut aller vite. Le jeune sera amené à s’introspecter et à tenter des expériences méthodologiques à domicile et à l’école. Les expériences sont analysées en séance.

Ce suivi à la maison est indispensable à la réussite de l’aide pour atteindre l’autonomie dans l’apprentissage.